Victoire ! C’est bien le mot qui convient pour Pâques. En passant par la Passion, la Mort et la Résurrection, le Christ nous sauve de ce qui paraissait devoir nous engloutir définitivement depuis le péché des origines, la mort, les ténèbres, le mal. La foi en la victoire du Christ, le Saint-Sauveur, nous aide à reprendre les textes du Dimanche des Rameaux et à méditer sur la Royauté de Jésus. Il est accueilli dans la Ville sainte, Jérusalem, par les petits, les pauvres, ceux qui, détachés de tout, n’attendent que Jésus dans la simplicité de leurs coeurs. «Hosanna, Ô Fils de David». Mais la royauté du Christ ne peut pas se contenter d’un bref hommage, même sincère, même profond...

Le carême...


Le Carême est là devant nous qui s’ouvre largement jusqu’à Pâques. Ce temps de préparation à la plus grande fête de l’Année liturgique ne doit pas nous trouver cette fois-ci indifférent. Bien au contraire. Et la première résolution que nous devons prendre sérieusement est de vouloir faire un bon Carême. Le vouloir intensément, le vouloir tous les jours, le vouloir chaque matin. Ce ne doit pas être une obsession, mais tout simplement vouloir ce que veut l’Église, généreusement, avec un grand coeur.

Qu’il est doux de commencer le mois de février avec une fête de Notre-Dame qui est aussi une fête de Notre-Seigneur. Cette fête bien aimée de la Chandeleur nous rappelle que, si Notre-Seigneur est venu nous libérer du péché, il s’est rendu obéissant aux moindres prescriptions de la Loi, dont il allait bientôt accomplir les figures. La Loi de Moïse ordonnait en effet de consacrer au Seigneur tout fils premier-né puis de faire une offrande pour le « racheter » (Exode 13, 1-3) et obligeait la mère à accomplir les rites de la purification dans le Temple, en faisant le sacrifice voulu (Lévitique 12, 1-8). Le Rédempteur racheté et la Toute Pure purifiée ! Si Notre Seigneur et sa mère immaculée se sont ainsi soumis aux exigences de la Loi uniquement pour nous donner l’exemple, combien nous chrétiens devons être prêts à accomplir avec joie les devoirs que nous impose notre Mère l’Église pour notre bien spirituel.

Ce mois de février est aussi le temps de la Septuagésime ; laissons Dom Guéranger nous enseigner :

Pour commencer l’année, mettons-nous à genoux! Que firent en effet les Mages en arrivant à la maison de la Sainte Famille: « les Mages, prosternés en terre, adorèrent l’Enfant; puis ouvrant leurs trésors ils lui offrir pour présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». Méditons leur attitude exemplaire. Avant toute chose, ils se prosternent et adorent; c’est un mouvement de toute leur personne, corps et âme. « Ils se prosternent contre terre afin de lui témoigner par cet abaissement extérieur la vénération intérieure dont ils sont pénétrés. Car en même temps que leur corps s’abaisse autant qu’il peut devant leur Roi, leur âme s’humilie autant qu’il lui est possible, en se considérant comme poussière et néant en sa présence. » (Père Louis du Pont, Méditations) L’adoration est le premier devoir de l’homme, car ce dernier est avant tout créature. Il trouve dans cette attitude sa vraie place vis-à-vis de Dieu. (lire la suite par ce lien)