Victoire ! C’est bien le mot qui convient pour Pâques. En passant par la Passion, la Mort et la Résurrection, le Christ nous sauve de ce qui paraissait devoir nous engloutir définitivement depuis le péché des origines, la mort, les ténèbres, le mal. La foi en la victoire du Christ, le Saint-Sauveur, nous aide à reprendre les textes du Dimanche des Rameaux et à méditer sur la Royauté de Jésus. Il est accueilli dans la Ville sainte, Jérusalem, par les petits, les pauvres, ceux qui, détachés de tout, n’attendent que Jésus dans la simplicité de leurs coeurs. «Hosanna, Ô Fils de David». Mais la royauté du Christ ne peut pas se contenter d’un bref hommage, même sincère, même profond...
La reconnaissance de ce qu’Il est de race royale ne suffit pas. Sa royauté doit comme s’enraciner dans une activité royale qui se déploie tout au long des jours saints. Le Jeudi Saint, dans l’intimité du Cénacle, le Christ rappelle que la vraie royauté est celle qui se met au service de ses frères. L’autorité est une charge reçue non pour soi mais pour les autres. Et Jésus, sans rien abdiqué de ce qu’Il est, s’agenouille devant ses apôtres, devant ceux qui bientôt le trahiront, le renieront, l’abandonneront et leur lave les pieds, prenant la place de l’esclave. Ce renversement de valeur nous fait frémir comme il a fait frémir saint Pierre. Le Vendredi Saint, la révélation de la royauté de Jésus est totale. En quelques heures, Jésus rencontre tous les pouvoirs. Au palais d’Hérode, c’est la confrontation entre une pseudo-royauté de l’usurpateur sans dignité d’un royaume humain et la noble royauté du Christ, dévoilant par un silence profond qu’elle n’était pas du même monde. Chez Anne et Caïphe, la souveraineté religieuse du Christ fait face à celle des grands-prêtres. La hiérarchie humaine semble l’emporter sur la Vérité de la Révélation par un procès qui n’est qu’un simulacre. Mais Jésus s’affirme tranquillement pour ce qu’Il est: le Fils de Dieu. Peu après le Christ rencontre Pilate. Il lui révèle explicitement sa royauté et lui demande d’y adhérer. Il lui rappelle que toute autorité vient de Dieu. Et Il le laisse face à sa conscience pour qu’il décide soit de condamner l’Innocent soit de Le libérer quoiqu’il lui en coûte. Les stratagèmes et les demi-mesures du romain ne pourront avoir raison de la haine qui monte. Il choisira non pas le Bien mais son bien. Et le Christ sera attaché à la Croix, son Trône. De là, Il jugera le monde, la couronne d’épines sur la tête, et le motif de sa condamnation au-dessus : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Enfin la Résurrection nous montrera le début de la royauté de Gloire du Christ qui veut gagner les coeurs par son Coeur transpercé. En ce temps de période électorale, prions pour que nos hommes politiques se convertissent au Christ et à son message d’Amour qui seul peuvent nous sauver au spirituel comme au temporel.