Editorial

En ce mois de juillet ... Travaillons la vertu de Prudence

 

En ce mois de juillet dédié au Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour un certain nombre d’entre vous c’est aussi un mois marqué par les vacances.

Temps de repos propice à refaire nos forces pour nos corps accablés par le rythme infernal de l’année avec ses habitudes, ses contraintes… Le danger lorsque l’on quitte un rythme bien rodé est de tomber dans quelques excès qu’il n’est pas utile ici d’énumérer. La solution pour trouver un équilibre est de considérer notre âme comme la mesure de notre Tempérance. Notre âme aussi a besoin de repos, un repos qui prend sa source de vitamine B2 non sur le sable mais en Notre-Seigneur. Nos dévotions ne doivent pas être bradées à l’autel du barbecue ou autres activités estivales mais doivent trouver leur place. C’est capital car sans la vie de l’âme point de mouvement du corps.

Je vous propose de travailler vos vertus morales : Prudence, tempérance, justice et force (courage).

Si les vertus morales sont d’ordre naturel et donc acquises elles sont aussi infuses. En effet comme l’enseigne la Tradition et une décision du Pape Clément V au concile de Vienne, le catéchisme du concile de Trente sur le baptême et ses effets, répond : « La grâce sanctifiante, que le baptême communique, est accompagnée du glorieux cortège de toutes les vertus, qui, par un don spécial de Dieu, pénètrent dans l’âme en même temps qu’elle. » C’est un effet admirable de la Passion du Sauveur qui nous est appliquée par le sacrement de régénération.

Cela se comprend car comme le dit saint Thomas d’Aquin, il faut que les moyens soient proportionnés à la fin. Or par les vertus théologales (Foi-Espérance-Charité) infuses nous sommes élevés et rectifiés vis-à-vis de la fin dernière surnaturelle, il convient que nous soyons également élevés et rectifiés par des vertus morales infuses vis-à-vis des moyens surnaturels capables de nous conduire à notre fin surnaturelle.

Une personne peut être bonne naturellement mais cela n’est pas suffisant pour opérer le salut pour lequel il convient les moyens surnaturels ordonnés à la vie éternelle.

Pour bien illustrer ce point saint Thomas nous dit en prenant l’exemple de la tempérance païenne et de la tempérance à la lumière de l’évangile qu’il y a une différence analogue à celle d’une octave, entre deux notes musicales de même nom, séparées par une gamme complète.

D’ailleurs les vertus acquises sont peu stables, une personne en état de péché mortel peut avoir des vertus acquises telle une personne qui fera un acte de bravoure et qui compensera par une intempérance dans l’alcool ou le sexe. Il faut donc passer du stade de la vertu acquise ‘peu stable’ au stade de la vertu acquise ‘solide’ ce qui nécessite l’état de grâce et que les vertus puissent être connexes entre elles pour avec la volonté avancer dans la vie en ayant comme point de mire notre fin dernière.

Nous travaillerons en particulier ce mois de juillet la Prudence car c’est elle qui dirige toutes les vertus morales parce qu’elle suppose que notre volonté et notre sensibilité sont habituellement rectifiées vis-à-vis de la fin de ces vertus.

Comme le dit le Père Garrigou-Lagrange, celui qui conduit plusieurs chevaux attelés à un char a besoin que chacun soit dressé et docile. Or la prudence est comme le conducteur de toutes les vertus morales, auriga virtutum, et elle doit les avoirs pour ainsi dire toutes en mains. L’une ne va pas sans l’autre : elles sont connexes dans la prudence qui les dirige.

 

Chanoine Thibaut de Ternay