Editorial
Novembre, mois pour les Âmes du Purgatoire
Le mois de novembre est dédié à nos chers âmes disparues de la Terre pour aller à la rencontre du Ciel afin de reposer en Dieu-Trine. Bien souvent ce passage entre terre et ciel se fait par la case purgatoire qui est comme une extension du temps de la miséricorde permettant aux âmes de terminer de se purifier des péchés personnels qui n’ont pas toujours été bien réparés sur la terre.
Nos chères âmes, au purgatoire ne peuvent plus mériter pour elles-mêmes, il leur faut donc des intercesseurs sur la terre pour qu’elles puissent aller plus vite au Ciel, plus vite en Dieu.
De cela découle deux points : Le premier est celui de la nécessité de prier pour les âmes du purgatoire, de leur offrir des messes et des sacrifices que nous pourrions appeler mortifications. Le deuxième point est celui de vivre pour nous-même l’esprit de mortification pour nous préparer à aller au ciel qui est le but de notre vie c’est-à-dire prendre les moyens pour atteindre notre but.
Pour cela il est bon de regarder l’enseignement du divin Maître. Le Sauveur n’est pas venu sur la terre pour y faire une œuvre philanthropique, mais une œuvre divine de charité ; il l’a accomplie en parlant aux hommes plus de leurs devoirs que de leurs droits, en leur disant la nécessité de mourir tout à fait au péché pour recevoir en abondance une vie nouvelle, et il a voulu leur témoigner son amour jusqu’à mourir sur la croix pour les racheter. Les deux aspects de mort au péché et de vie supérieure sont toujours mentionnés ensemble, avec une note dominante qui est celle de l’amour de Dieu.
Que nous dit Notre-Seigneur sur la mortification ? Il dit en saint Luc 9, 23-25 : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même, qu’il porte sa croix chaque jour et me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie (en voulant d’abord jouir de ce monde, en fuyant la souffrance purificatrice et le devoir à certaines heures pénibles.) la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la sauvera. (Celui qui perdra sa vie, en se sacrifiant dans l’accomplissement du devoir d’état par amour pour moi, la sauvera.)
Jésus dans le sermon sur la montagne, nous montre la nécessité de la mortification, c’est-à-dire de la mort au péché et à ses suites, en insistant sur l’élévation de notre fin surnaturelle : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » Mt 3,20 « Vous, donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Mt 5,48. Pourquoi ? Parce que Jésus nous apporte la grâce qui est une participation de la vie intime de Dieu, supérieure à la vie naturelle des anges, pour nous conduire à l’union à Dieu, puisque nous sommes appelés à le voir comme il se voit et à l’aimer comme il s’aime. Tel est le sens de la parole : « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait. »
Notre mortification est nécessaire pour corriger ce qu’il y a de désordonné dans notre nature : mouvements désordonnés de la concupiscence, de colère, de haine, de mensonge, d’orgueil, d’hypocrisie et la liste pourrait être longue…
La mortification nous aide à mieux coopérer à la grâce et donc à nous surélever pour faire toute chose en Dieu c’est-à-dire à déjà goûter un peu du Royaume des Cieux dans notre vie. En ce mois de novembre cet effort de mourir à nous-même pour mieux être en union avec cette grâce transformante nous pouvons l’offrir pour les Âmes du Purgatoire.
Chanoine Thibaut de Ternay