Chers amis,

En ces temps difficiles pour la France («Les temps sont mauvais» comme disait Saint Paul) et néanmoins pleins d’espérance au vu de la résistance à la loi scélérate, nous nous tournons résolument vers le Sacré-Coeur de Jésus qui seul peut à la fois nous consoler et nous donner le courage de combattre jusqu’au bout et intelligemment. C’est le même qui a pu dire «Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos»(Mt. XI, 28) qui a dit également «Courage j’ai vaincu le monde»(Jn. XVI, 33).

Le Cœur de Jésus donne à notre coeur le repos, ou la paix, mais aussi le courage. Les deux doivent aller de pair chez les chrétiens. Mais ce sont des vertus du Coeur de Jésus, ce ne sont pas des dispositions d’ordre psychologiques. Il faut donc les demander avec persévérance au Christ. Cela oblige à mettre son cœur fortement contre celui de Jésus. Et cela n’est pas une simple image. Il faut que notre intelligence médite avec foi sur la Vie du Christ pour mieux comprendre ce Cœur brûlant d’amour pour nous. Et aussi pour mieux croire à l’amour du Christ pour soi. Le Christ n’a pas dit seulement de bouche «Sachez que je suis doux et humble de cœur»; par cette parole, véritable ouverture, il nous fait certes pénétrer déjà dans le mystère de sa charité.

Mais c’est par son Coeur transpercé qu’il prêche pour nous plus efficacement encore sur cette douceur et cette humilité de son Cœur, fruits de sa Charité. Le langage de la Croix est d’une éloquence rare à qui sait contempler et écouter le Christ blessé par la lance du soldat. Au Calvaire la douceur est dans toutes ses attitudes et ses paroles ; il se laisse faire et il remet à Dieu son esprit; et l’humilité ne peut être plus grande chez celui qui subit le sort réservé au esclave, lui le Roi des rois. A cet instant où tout semble fini, le Christ nous invite à prendre l’héritage qu’il nous fait de sa Mère, la Très Sainte Vierge Marie, de son Église, de l’eau et du Sang symbolisant respectivement le Saint-Esprit et l’Eucharistie.

Croire à l’Amour c’est bien mais il faut aussi répondre à l’Amour. C’est pourquoi le Christ nous a légué un tel héritage. Le Seigneur Jésus ne nous dispense pas d’agir, il nous le permet et nous le demande et comme il est Dieu, l’exige. Alors, que ce mois de juin, mois du Sacré-cœur fasse de nous des Apôtres de la Charité s’alimentant sans cesse à la Source, pleins de paix et de courage afin que le Cœur de Jésus règne à nouveau sur les cœurs et les nations.

Chanoine Tancrède Guillard