Chers amis, quel temps merveilleux que celui de l’Avent où toute l’Église se prépare à la venue du Sauveur. C’est un temps de désir du Salut. Et nos coeurs se préparent à Noël en désirant le plus possible ce salut si nécessaire. Voir son péché et le mal dans le monde doit nous porter à espérer le Salut, à le vouloir intensément. De nous-même, nous le savons, nous ne pouvons rien, mais «à Dieu rien n’est impossible».

Alors ouvrons nos coeurs au Seigneur qui vient. Que chaque fois que nous disons «que votre Règne arrive» ce soit avec ce désir, comme un cri. A l’école de saint Jean-Baptiste,  suivant ce qu’il nous dit, purifions nos coeurs par la pénitence. « Bienheureux les coeurs purs car ils verront Dieu». La pureté est condition de la vision. Ce sont les coeurs purs qui reconnaîtront Dieu dans le Petit Enfant de la crèche. Et comment ne pas demander cette grâce à Marie Immaculée, qui préservée du péché originel, comblée de la grâce dès le premier instant de sa conception va atteindre le plus haut désir du Salut et reconnaître Dieu en celui qui s’incarne en son sein, par son acte de foi à l’Annonciation.

Laissons nous porter par la liturgie comme l’enseigna en son temps sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix dans une conférence de janvier 1931 sur «Le mystère de Noël» :

«Mais pour le chrétien, surtout le chrétien catholique, Noël est encore autre chose. C'est à la crèche que l'étoile le conduit, à l'Enfant qui apporte la paix à la terre. C'est ce que l'art chrétien nous dépeint en tant d'images émouvantes, et que nous chantent de vieilles mélodies, toutes pleines de la magie de l'enfance.

Dans le cœur de celui qui vit avec l'Église, les cloches du Rorate et les chants de l'Avent réveillent une saine nostalgie; et celui à qui s'est ouverte l'inépuisable source de la liturgie entend jour après jour le grand prophète de l'Incarnation marteler ses exhortations et ses promesses : Cieux, répandez d'en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste. Le Seigneur approche! Adorons-le! Viens Seigneur, ne tarde pas! - Jérusalem, crie ta joie car ton Sauveur vient à toi!

Du 17 au 24 décembre, ce sont ensuite les grandes antiennes "O" du Magnificat : O Sagesse, O Adonaï, O Fils de la race de Jessé, O Clé de la Cité de David, O Orient, O Roi des Nations qui, avec une ardeur et une ferveur grandissantes, lancent leur appel : Viens pour nous sauver. Et toujours plus pressante, retentit la promesse : Voyez, tout est accompli, et finalement : Sachez aujourd'hui que le Seigneur vient, et demain vous le verrez dans sa gloire.

Lors de la veillée, quand scintille l'arbre de lumière et que s'échangent les cadeaux, le désir inassouvi d'une autre lumière monte en nous, jusqu'à ce que sonnent les cloches de la messe de minuit et que se renouvelle, sur des autels parés de cierges et de fleurs, le miracle de Noël. Et le Verbe s'est chair. Nous voilà parvenus à l'instant bienheureux où notre attente est comblée.»

Bon et saint Avent.

Chanoine Tancrède Guillard