Bien chers amis,

La phrase du Pape François qui, ces derniers jours, a retenu mon attention est celle prononcée le 1er Octobre en Géorgie :

"Aujourd’hui, il y a une guerre mondiale pour détruire le mariage. On  ne détruit pas avec les armes, on détruit avec les idées."

Il y a une grande bataille contre la famille. Au nom de la liberté individuelle, l’infidélité est devenue un droit. L’illusion du bien de la personne prime sur le reste. L’infidélité ne touche pas que les relations extra-conjugales, soit l’adultère, mais aussi les manques de délicatesse, les manques de pardon, le refus de recevoir le pardon…

La vraie liberté n’est pas synonyme de tout faire quand je veux, mais elle oriente vers le bien et exige donc la notion de sacrifice.

Que valent nos actions sans la Croix ?

Le mariage est un don de soi à l’autre comme le Christ se donne à nous. Il s’est donné à nous par la Croix. Par là il faut comprendre qu’en se donnant à l’autre afin d’être disponible pour un projet de vie commun en fondant une famille, il faut se renoncer à soi-même pour être à l’autre afin d’être disponible pour notre projet de vie. On ne se marie pas parce que l’on s’aime, même si cela peut aider, on se marie pour fonder une famille en recevant les enfants comme un don de Dieu ou en acceptant que ce don puisse se vivre plus spirituellement lorsque la nature ne permet pas l'engendrement. 

Cette réalité doit se vivre au quotidien non seulement intellectuellement mais d’une manière incarnée car nous sommes de la religion de l’Incarnation. Les époux doivent jours après jours se redonner en vivant du sacrement qu’ils se sont donné le jour de leur mariage devant le premier témoin qui est le Curé ou son représentant. C’est ainsi que l’amour se construit d’une manière durable, il n’est pas limité à la première impression que l’on peut avoir en aimant l’autre. Si l’amour n’est pas vécu dans le don et le sacrifice, dire à l’autre « je t’aime » ne fera pas briller les yeux longtemps. Le baiser manquera vite de saveur.

Beaucoup de divorces aujourd’hui sont le fruit de l’éviction de la Croix. Ce fruit est mauvais parce qu’il détruit en enlevant toute stabilité, il détruit l’amour sponsal en torturant moralement les enfants. Il crée de graves conséquences dans la vie de tous les jours.

On ne peut plus vivre sur l'économie d'un acquis en ce domaine. La société civile n'est plus porteuse, seul le Christ reste notre forteresse.

Ces temps difficiles que nous traversons pour la famille sont pourtant une source d'Espérance car ils nous obligent à venir et revenir sans cesse au Christ. Celui qui par sa mort sur la Croix nous a obtenu notre Rédemption, Celui qui par sa Résurrection a fait de nous des vainqueurs nous rejoint sans cesse dans notre misère pour nous transformer.

Le sacrifice demande le renoncement mais il nous donne la joie et le bonheur éternel.

"O Philotée, Plantez en votre coeur la Croix du Christ et vous récolterez une pluie de roses" nous dit St François de Sales.

Qu'en ce mois d'Octobre dédié à Notre Dame du Rosaire, puisse par notre fidélité à réciter notre chapelet  aider chacun d'entre nous à vivre toujours plus fidèlement, toujours plus abandonner à la volonté de Dieu, l'état de vie qui est le nôtre.

Que la Vierge Marie intercède auprès du Seigneur pour vous combler de ses grâces.

Chanoine Thibaut d’Aviau de Ternay