Editorial
Beau mois du Saint Rosaire
Chers Amis,
Nous célébrerons dans quelques jours, le 7 octobre, la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire. Cette fête a été instituée pour rappeler la fameuse et décisive victoire de Lépante en 1571, victoire de la flotte chrétienne contre les armées ottomanes, victoire due à la récitation fervente du Rosaire à travers toute la chrétienté, à l’appel du pape S. Pie V.
Au-delà de cette date du 7 octobre, c’est tout le mois d’octobre qui est consacré au Rosaire. Les papes n’ont cessé de rappeler l’importance de la prière du Rosaire.
Ainsi en 1891, le pape Léon XIII y consacre une encyclique, Octobri Mense. Il y décrit les dangers qui pèsent sur son temps, les menaces qui environnent l’Église, les temps difficiles qui s’annoncent. Nous sommes alors dans une période d’anticléricalisme virulent, le Souverain Pontife est retenu au Vatican depuis la chute des Etats Pontificaux.
Alors que le contexte est loin d’être des plus réjouissants, on trouve sous la plume du Souverain Pontife cette affirmation surprenante, « L’Église descend le long des âges d’un pas tranquille et sûr, se confiant en Dieu seul, vers qui, jour et nuit, elle lève ses yeux et ses mains suppliantes. Bien qu’en effet, elle ne néglige pas, dans sa prudence, les secours humains que la Providence et les temps lui procurent, ce n’est pas en eux qu’elle place sa principale espérance, mais dans la prière, dans la supplication, dans l’invocation de Dieu. »
Chers amis, faisons de même, ne négligeons pas les moyens humains, les qualités et compétences que Dieu a octroyées à chacun d’entre nous, mais ne sous-estimons pas la puissance de la prière, notamment de la prière mariale.
Pour vous faciliter la tâche, permettez-moi d’en faire l’application à un domaine particulier :
Prendre des décisions, faire face à ses responsabilités, conseiller et diriger les autres, trouver les mots justes, sans oublier se conduire soi-même. Autant d’actions délicates auxquelles nous sommes constamment confrontés, autant d’actions qui peuvent nous peser et dont nous redoutons les conséquences.
En ces circonstances, nous avons le devoir de nous montrer prudents, réfléchis. Nous devons prendre le temps de considérer quel est le but à atteindre, quels sont les possibilités qui s’offrent à nous, etc.
Mais il nous faut également mettre Dieu de notre côté ! En pareilles circonstances, l’attitude chrétienne consiste à implorer le S. Esprit pour qu’il nous accorde ses lumières, éclaire nos intelligences : « Donnez-moi l'intelligence, et j'étudierai Votre loi, et je la garderai de tout mon cœur. Conduisez-moi dans le sentier de Vos commandements, car j'y ai mis mon affection » (Psaume 118).
Elle consiste aussi à invoquer Notre-Dame ; ce n’est pas pour rien qu’on la nomme dans les litanies la Mater Boni Consilii, la Mère du Bon Conseil. Cette invocation est relativement récente puisque c’est le Pape Léon XIII qui la fit ajouter par le décret Urbis et Orbis de la Congrégation des Rites daté du 22 avril 1903. Cependant, depuis le XVème siècle, on vénère Notre-Dame sous ce vocable à Genezzano en Italie, devant une fresque célèbre. Le 10 mai 2025, au surlendemain de son élection, le pape Léon XIV, lui a consacré sa première visite.
Comprenons bien que lorsque nous invoquons Marie, nous nous adressons à celle qui fut remplie des grâces de l’Esprit Saint, à celle qui fut docile à la volonté de Dieu, à celle qui fut attentive aux enseignements de Son Fils. Maternelle, elle se plait à répandre sur ses enfants des paroles de vie, à l’image des Noces de Cana où ses simples mots « faites tout ce qu’il vous dira » décident du miracle.
En ce mois d’octobre, mettons Marie dans nos journées, prenons l’habitude de dépendre d’elle en tout, d’avoir recours à elle pour tout, tel un enfant vis-à-vis de sa mère : ne rien oser dire ni faire qui soit de quelque peu d’importance sans le lui avoir communiqué et bien recommandé.
Enfin, vous avez sûrement appris que le 19 octobre prochain, aura lieu à Rome la canonisation de Sœur Carmen-Elena Rendiles, première sainte du Venezuela et figure spirituelle intimement liée à Toulouse ; vous aurez l’occasion de découvrir sa vie au fil des prochains « Précurseur ».
Notre-Dame du Bon-Conseil, priez pour nous !
Chanoine Alban Colomb
