Le carême...


Le Carême est là devant nous qui s’ouvre largement jusqu’à Pâques. Ce temps de préparation à la plus grande fête de l’Année liturgique ne doit pas nous trouver cette fois-ci indifférent. Bien au contraire. Et la première résolution que nous devons prendre sérieusement est de vouloir faire un bon Carême. Le vouloir intensément, le vouloir tous les jours, le vouloir chaque matin. Ce ne doit pas être une obsession, mais tout simplement vouloir ce que veut l’Église, généreusement, avec un grand coeur.

Nous en avons grand besoin à cause de nos fautes passées qu’il faut racheter, à cause de notre faiblesse qu’il faut prévenir. C’est l’occasion de faire un bon bilan spirituel et de prendre les moyens de se corriger réellement, d’avancer dans sa vie d’intimité avec Dieu. Passer à côté serait négligence coupable car ce temps est un temps privilégié. Ce n’est pas seulement un chrétien qui fait des efforts dans son coin mais toute l’Église qui fait pénitence. Il n’est que de voir les textes liturgiques. Nous ne sommes pas seuls sur la voie du renoncement, de l’effort et de la pénitence. Et nous pouvons faire beaucoup plus que ce que nous faisons habituellement. Il suffit d’y penser. Il y a donc énormément de grâces qui sont attachées à l’observance du Carême.
« Tenons ferme contre notre  nature; car, si nous lui donnons pied sur nous, elle en prendra quatre. Et tenons pour assuré que la mesure de notre avancement en la vie spirituelle se doit prendre du progrès que nous faisons en la vertu de mortification. » (Saint Vincent de Paul, entretien 52). La mortification doit être le chemin de la vie. Je n’ai pas le droit de mort sur ce que Dieu a mis en moi, je n’ai que le droit de vie. Mais il y a en moi quelque chose qui vient de moi et non de Dieu; je suis un homme pécheur. « Homme et pécheur, deux mots dit saint Augustin; et dans ces deux mots il y a deux choses : l’une qui vient de la nature, l’autre de la faute; l’une que Dieu a faite, l’autre que j’ai faite. Aime ce que Dieu a fait, déteste ce que tu as fait. » (commentaire du Psaume 44). Quelle pénétration de discernement doit avoir la mortification pour distinguer entre l’homme et le pécheur, entre la nature et le mal afin de détruire la mort et de sauver la vie. Le haut point de son exercice est de savoir rompre le filet et délivrer l’oiseau. Toute mortification est vraie, qui brise ce qui est à briser et fortifie ce qui est à fortifier.
Qu’en ce mois de saint Joseph, l’époux de la Vierge, par l’exemple de son obéissance, de son silence et de son application à son devoir d’état soit pour nous le modèle d’une vie authentiquement chrétienne.
Et la joie de Pâques en sera renouvelée.